L'exploitation des données au SIST Narbonne

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Philippe Rolland,
Directeur Général au SIST Narbonne
Client depuis 2020

Présentez votre service

Nous accompagnons 4 500 entreprises et 36 000 salariés. Notre petite taille nous a orienté depuis 10 ans dans une culture d’offre de service finalement très proche la loi du 02 août 2021.

Nous souhaitons être le plus pertinent possible dans ce que nous pouvons apporter comme outils, compréhension et accompagnement, pour le suivi de l’état de santé et la prévention des risques. Nous voulons partager une vision de la prévention collective et de la gestion des risques avec nos adhérents et leurs salariés pour être efficaces.

Notre service est dans une démarche d’amélioration continue (Qualité) depuis 2007 (label AMEXIST). La certification que demande la loi est un des éléments déjà existant de notre carte identité.

 

 

logo sist narbonne

 

 

Les rapports d’analyses proposés dans padoa vous aident-ils dans le cadre de votre future certification ?

Oui !

Avant de passer sur padoa, le tableau de bord de la démarche qualité était un fichier Excel qu’on renseignait « à la main ». Les procédures d’extraction des données et leur retraitement pour produire les indicateurs n’étaient absolument pas à la hauteur des enjeux et prenaient un temps considérable.

Aujourd’hui, un nombre important d’indicateurs nous sont livrés sans recherche, en tableau de bord intégré. Pour aller plus loin, via l’outil statistiques et en fonction des profils de chacun, nous avons accès à tous les indicateurs de suivi d’activités dont nous avons besoin.

Il en manquait un : les entreprises pour lesquelles nous n’avons pas fait d’AMT depuis plus de 4 ans, comme nous le demande la réforme. Lorsque nous en avons présenté le besoin à padoa, sa pertinence a semblé évidente. La solution m’a été apportée en moins de 24h. C’est vraiment unique cette relation intellectuelle avec les collaborateurs de padoa : il nous manque un indicateur, nous le verbalisons, la problématique est comprise et on a une solution très rapidement.

Nous avons renversé le rôle d’asservissement : nos professionnels de santé avaient un sentiment d’être esclaves de leur ordinateur et de leur logiciel, d’être asservis à saisir de la donnée. Ce sentiment était dû à une réutilisation très pauvre de la donnée, en retour. Aujourd’hui avec padoa, ils ont le sentiment que leur saisie s’exprime. Peut-être aussi grâce à l’ergonomie des données des dossiers qui permet de mieux voir et comprendre le tout ; ça fait « système ». Les données permettent aussi de prendre des décisions collectives. Un exemple : sur le rappel vaccinal, notre médecin coordonnateur a aisément identifié tous les salariés que nous avions injectés en 1ère et 2ème dose, le nom du vaccin et la date. Je me souviens que cela nous a permis, en quelques instants après une CMT, de savoir à qui et quand proposer le rappel, et donc de l’organiser.

 

 

Diriez-vous que padoa engage à la “bonne” saisie de ses utilisateurs ?

Depuis 2012, toute l’équipe s’attache à saisir à partir des thésaurus harmonisés. Dans le cadre de notre démarche qualité, nous demandons aux médecins de faire un contrôle aléatoire de la qualité des DMST selon les recommandations de la HAS. Avec padoa, il suffit de commencer à écrire et il y a des suggestions par thésaurus qui apparaissent. C’est donc à la fois engageant et facile de bien saisir.
Mais surtout, les équipes savent maintenant ce qu’elles peuvent tirer des données qu’elles saisissent. L’accès aux données et à l’analyse pour prendre des décisions, c’est le meilleur incitateur pour utiliser les thésaurus.

 

 

Quels sont les retours de vos équipes médicales sur les données collectées pour améliorer leurs diagnostics et recommandations ?

Nous sommes dans une perspective dont le livre reste à écrire : se saisir de nos propres données pour prendre nos décisions. Aujourd’hui, nous faisons partie d’un groupe interservices qui se teste sur la mise en commun de données pour atteindre des seuils statistiques qui permettent d’avoir une vision scientifique stable et porteuse de compréhension. Le challenge de base c’est de saisir de manière harmonisée au niveau national grâce aux thésaurus. C’est ce qui nous a permis de produire un premier témoignage de nos capacités à enrichir la connaissance en santé au travail lors du congrès de Strasbourg. Cette démarche nationale, validée en amont en Commission Médico Technique et en Conseil d’Administration et Commission de Contrôle, est porteuse d’espoir pour qualifier scientifiquement le travail quotidien de nos équipes pluridisciplinaires.

 

 

Quelle est la plus-value de la prévisite pour les équipes médicales ?

Depuis 2012, nous donnions à tous les salariés venant en visite, la liste des risques professionnels sur une feuille de papier avec la consigne de cocher les risques auxquels ils pensaient être exposés dans leur travail. Reçus en entretien, l’échange avec le professionnel de santé permettait la correction et ou la validation du ressenti. Ils ressortaient de leur visite avec des fiches conseils sur les 3 risques principaux.

Au format papier, ressaisie sur Excel, chaque déclaratif, chaque correction par le PDS, pendant 10 ans, nous a permis d’établir une cartographie des risques de notre territoire. Et quel Travail ! Nous devions tout ressaisir pour tout analyser ; notre éditeur précédant ayant trouvé la démarche intéressante, mais c’est tout. Au passage, quand la VIP a été créée (loi de 2016), nous avions donc déjà un mode harmonisé pour la dispenser alors que rien n’avait changé dans le logiciel pour la pratique quotidienne.

Ce que la pré-visite connectée padoa nous a ouvert, c’est d’intégrer une démarche éprouvée et riche de sens grâce au numérique, de permettre que les données déclarées par le salarié se retrouvent automatiquement dans son dossier de manière dynamique. C’est un progrès monumental !

On en a profité pour aller plus loin car les protocoles médicaux de la visite infirmière prévoyaient un ensemble d’univers à enquêter à travers une batterie de questions à poser systématiquement. Avec padoa, nous avons fait gagner un temps considérable aux infirmiers car ils n’ont plus à poser toutes les questions mais à prendre connaissance des réponses avec le salarié. Nous n’avons pas pour autant diminué le temps de la visite. Les IDEST témoignent du gain pour se concentrer sur l’échange avec le salarié, l’analyse et la perception des problématiques pour formuler des conseils adaptés. C’est un progrès énorme, même du point de vue de la QVT interne ! Ils avaient déjà une bonne pratique et le passage chez padoa a soulagé l’aspect le plus répétitif de leur activité. Pour nous, la prévisite connectée apporte le gain de matérialiser de façon dynamique un nombre important d’indicateurs avant la visite, c’est très positif.

C’est important d’avoir à l’esprit que padoa ne nous a pas proposé la prévisite connectée vide de sens ; il y avait une base de questions. Quand on a comparé les nôtres et celles de padoa, on s’y est complétement retrouvé. Nous avons vérifié que tous les risques étaient bien abordés. A certains endroits, nous préférions les aborder de manière différente, et nous avons réalisé de légères modifications. En ce qui nous concerne, il y avait 100% de l’esprit de notre pratique dans le questionnaire de padoa.

 

 

Réalisez-vous dans votre service des études épidémiologiques grâce aux données collectées ?

La qualité de saisie et d’accès aux données dans padoa offrent la possibilité de se projeter très loin de ce point de vue-là. Nos médecins qui participent de tous temps aux études nationales et régionales sont volontaires pour faire avancer la connaissance dans leur spécialité encore trop méconnue. Comme je vous le disais, nous envisageons le partage d’un « élan épidémiologique » avec la mise en commun des données au niveau national, et ça pourrait être génial, au sens propre. On est peut-être à l’orée d’une nouvelle ère de co-construction des priorités en santé au travail.

 

 

Un mot pour conclure ?

Nous venons d’initier en CMT la création de notre projet de service 2023/2027. L’un des axes majeurs sera le positionnement de notre exercice et de nos projets dans la “Médecine 4 P” : prédictive, personnalisée, préventive et participative. Cette vision n’est possible que si nous pouvons utiliser en retour les données que nous saisissons au quotidien à 100%. Nous pourrions donc ajouter un 5ème P à ce chapitre grâce à padoa qui nous accompagnera pour en faire une réussite.
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